dimanche 18 septembre 2016

La Joce / documentaire

Joce est femme de chambre dans l'hôtel où j'ai travaillé en parallèle de mes études à Chalon. 
Elle a accepté que je l'interviewe. 






Le plan fixe qui constitue ce film a été tourné à l'étang la ZUP de Chalon-sur-saône, un coin de la banlieue défavorisée, où vit Joce.
En écoutant l'interview, on sent que la vie de Joce est peu riche et très monotone : elle s'articule entre son appartement, dans la ZUP, et son travail à l'hôtel, qui lui prend tout son temps, toute son énergie, lui interdisant toute vie sociale et tout divertissement en dehors de "sa télé".
Le seul lieu extérieur dont elle m'aie parlé au cours de l'interview est cet étang, où elle va parfois pique-niquer avec ses neveux. Lorsqu'elle l'a évoqué, j'ai eu le sentiment que c'était la seule chose qui la rendait vraiment heureuse et mettait la routine entre parenthèses.
J'ai décidé d'illustrer sa voix avec cette image comme si la caméra lui offrait la possibilité de sortir, de s'évader, de prendre l'air. Son discours manifeste une rage, une lassitude, une souffrance énorme. Et parallèlement, l'image nous emmène dans un contexte apaisant, de détente, de repos ; le coucher de soleil en juin, au bord d'un lac, en bordure de la zone urbanisée.
Toutefois, dans un coin du cadre de l'image, la présence de l'immeuble HLM, imposant, écrasant (on peut imaginer que Joce vit là) nous ramène toujours à cette vie "de galère". Il nous rappelle que, bien que ce soir il fasse beau et que les gens se détendent au bord de l'eau, dés demain, à six heures, Joce se lèvera encore dans la colère et la souffrance de son quotidien.

La Rupture / journal filmé


dimanche 27 mars 2016

Claude

• Documentaire réalisé collectivement sur 4 jours 
• Découverte de la caméra Super 8 lors d'un workshop avec le documentariste Volko Kamensky 
• EMA Fructidor / mars 2016



vendredi 18 mars 2016

Installation Puzzle

  L'installation plastique recontextualise la mort de mon père et témoigne du rapport à cette mort qu'on eu nos proches et moins proches. 
Ces dix cartes postales et lettres (lettres de mon père à moi, lettres de personnes à mon père, lettres de personnes à moi,...) retracent chronologiquement cet évènement fondateur de l'être que je suis devenu.
C'est mon histoire, racontée par un choeur de voix différentes : des adultes, des enfants, des membres de la famille, des amis, des collègues, des proches, des moins proches,...
C'est un travail d'archivage : les cartes postales et les lettres sont sobrement fixées au mur, dans des cadres au travers desquels je souhaite montrer l'aspect figé et "relique" de ces écrits, et à quel point ils me semblent fragiles car témoins de mon histoire, et surtout de l'histoire de mon père. 
   De plus, le fait qu'il s'agisse des objets authentiques livre une réalité sur le rapport de l'individu avec le  deuil et la mort, dans notre société occidentale : 
- qui prend l'initiative d'écrire ?
- avec quels mots, quel ton ?   
- ressent-on une pudeur, une gêne ?
On remarque notamment que certaines de ces lettres sont dactylographiées, ce qui n'était pas encore si évident il y a quinze ans : cela instaure une certaine distance avec le destinataire, distance que l'on peut créer, de manière légitime et plus ou moins consciente, avec une personne dont on sait qu'elle va mourir. 




S'acclimater aux chrysanthèmes



•Un remontage et dépoussièrage de la vidéo "Octobre / 2ème partie"
•Projeté hors-compétition au festival Chalon Tout Court édition 2016